• Critique de : Le corps de l’artiste de Tracey Warr et Amélia Jones

     

    Du corps représenté au corps matériau de l'artiste, la préface de Tracey Warr (écrivain, commissaire d'exposition, chercheuse en art et sociologie à Brookes University, à Oxford ) situe au début du XXe siècle cette mutation : prendre en compte la réalité du corps et ses contingences pour délaisser l'idéalité académique de sa représentation. Le point de départ étant dans les années 1919 et 1920 la démarche des dadaïstes et leurs créations prenant places dans des lieux sinon alternatifs par rapport aux musées, du moins plus proches du quotidien, investissant ainsi cabarets, rues et journaux. Cette préface dresse un panorama à même d'éclairer l'ensemble de l'ouvrage dont les oeuvres présentées sont essentiellement des performances, offrant des clichés rares classés dans les thématiques suivantes : Le corps peintre, Le corps agissant, Le corps - Le rituel et la transgression, Les limites du corps, Représenter l'identité, Le corps absent, Le corps prothèse dans l'antiquité.

    Vient ensuite un essai tout à fait passionnant de Amélia Jones (professeur d'histoire de l'art à l'University of Manchester, en Angleterre) intitulé 'Retour au corps, là où toutes les failles se produisent dans la culture occidentale' qui, à la lumière de la citation deJean-Luc Nancy, est de nature à expliquer, explorer ce rapport au corps à travers l'aspect signifiant qu'on lui confère. D'abondants clichés tous accompagnés d'un cartel et d'une notice explicative (une biographie des artistes se trouve également en fin d'ouvrage) complètent ces propos. Autant d'éléments qui font de ce livre une réflexion essentielle tant sur la représentation du corps chez les artistes que sur celle qui lui confèrent nos sociétés.

    Le corps de l’artiste de Tracey Warr et Amélia Jones, Editeur : Phaidon, 2005