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L’Enchanteresse de Florence, de Salman Rushdie
Dans l’esprit des ‘Mille et une nuits’ et autres légendes orientales, ‘L’Enchanteresse de Florence’ lève le voile sur l’épopée fantastique et sulfureuse d’un bel aventurier. Insolent, mystérieux, emberlificoteur drapé dans son grotesque manteau d’Arlequin, ce "prince de l’amour" manie la langue comme une bague à poison et distille son venin à loisir. Habile conteur, Salman Rushdie l’est aussi. Entre Orient et Occident, il échafaude une fresque clinquante et foisonnante, parfois vulgaire, bavarde par nécessité, et brosse sans complaisance le portrait de deux civilisations lointaines.
Gorgé de détail jusqu’à l’excès, exubérant, ‘L’Enchanteresse de Florence’ sonne comme une grande farce orchestrée par l’auteur pour se divertir, un prétexte à dispenser des leçons de philosophie aussi. Difficile de ne pas se laisser distancer dans cette course folle à travers les continents, de ne pas s’empêtrer dans cette galerie de personnalités extravagantes. Pourtant, peu à peu, les événements se font écho, les destinées confluent vers un dénouement commun, dévoilant le plan méthodique et documenté suivi par Salman Rushdie. L’auteur des ‘Versets sataniques’ signe une fable sensuelle, sans doute pompeuse, mais portée par un puissant souffle romanesque.
Editeur : Plon
Publication :2/10/2008