• Avis sur Neal Stephenson - Cryptonomicon, vol. 1, 2 & 3 -

     

    Avis sur Neal Stephenson - Cryptonomicon, vol. 1, 2 & 3 - A l'heure où le sympathique (mais pas plus que ça) Zodiac est rééditée en poche, je jugeais le moment opportun (bin oui c'est, c'était, les vacances) pour relire l'énorme Cryptonomicon de celui que News week a nommé "The hacker Hemingway", Neal Stephenson.

    Saga de plus de 1600 pages sur la naissance de l'informatique et la cryptographie pendant - et après - la seconde guerre mondiale, habilement mise en perspective avec la situation de l'information mondiale aujourd'hui, le Cryptonomicon est un pur chez d'oeuvre d'humour déjanté (blague de nerd, observation sociologique hilarantes sur le milieu universitaire, digression minutieuses sur l'art de manger des Capt'n Crunch, etc.) qui doit beaucoup à Thomas Pynchon, pour sa verve, sa culture, son obsession pour la paranoïa et son déballage de métaphores délirantes. Entre les péripéties vécues, entre 1941 et 1945, par le marine Bobby Shaftoe et le soldat nippon Goto Dengo, les déboires sentimentaux contemporain de Randy Watherhouse (descendant d'un autre protagoniste d'importance, briseur de code allemand et nippon et électron libre de son époque), on voit apparaître les figures historiques d'Alan Turing (mathématicien et homosexuel, il est l'un des inventeurs du concept d'informatique ainsi que du fameux test du même nom censé nous apprendre si l'on se trouve face à une machine pensante autonome ou non, il est mort dans la misère à cause de ces penchants privés dans une amérique puitaine), Douglas Mc Arthur ou l'amiral Yamamoto.


    Découpé en trois volumes et réédité en poche  Cryptonomicon fut bêtement classé dans la science-fiction, (bénéficiant ainsi des couverture régressives qui sévicent malheureusement dans le genre) comme si son argument principal : "la victoire des alliés pendant la seconde guerre modiale doit plus à la guerre de l'information, la capacité de casser les codes et la cryptographie, qu'à l'effort des forces armées et leur déploiement sur le terrain", était une uchronie (sic !) cela en dit long sur le respect que l'on éprouve dans ce pays pour l'informatique et la science en général... A noter que l'on attend toujours en France la traduction de son Baroque Cycle (lui aussi en trois volume) qui narre l'histoire des ancêtres des protagonistes du Cryptonomicon ou encore de Anatèm ...

     

    Si vous aimez Stephenson, vous adorerez le cycle Baroque (Quicksilver, Confusion, The System of The World), qui place les ancêtres de Shaftoe, Waterhouse & cie dans la révolution des Lumières du 18eme siècle. Passionnant et un ordre de magnitude plus puissant que Cryptonomicon à mon goût.

    Neal Stephenson - Cryptonomicon, vol. 1, 2 & 3 - Le livre de poche.